Kamal Fouad Joumblatt (كمال جنبلاط), né le 6 décembre 1917 et mort le 16 mars 1977, est un homme politique libanais, fondateur du Parti socialiste progressiste (PSP), dirigeant druze libanais. Il est le père de Walid Joumblatt. Kamal Joumblatt est né en 1917 à Moukhtara dans le Chouf. La famille Joumblatt bénéficie d'un prestige important dans la communauté druze. Son père, Fouad Joumblatt a été assassiné le 6 août 1921. Après la mort de son père, c'est sa mère, Nazira qui reprendra le flambeau. Elle jouera un rôle politique important dans le pays. En 1926, Kamal Joumblatt entre dans une école chrétienne où il achève ses études élémentaires, en 1928. Au lycée, il étudie le français, l'arabe, les sciences et la littérature. Il est diplômé de ce lycée en 1936. Il obtient un diplôme en philosophie un an plus tard, en 1937. Il part alors pour Paris où il rejoint la faculté des arts de la Sorbonne. Il étudie également la psychologie, l'éducation civique et la sociologie. Il retourne en 1939 au Liban, où il continue ses études à l'université Saint-Joseph de Beyrouth. Il y obtient un diplôme de droit en 1945. Il se marie le 1er mai 1948 avec May Arslan (décédée en 2013), fille de l'émir druze Chekib Arslan. Ils n'auront qu'un seul fils, Walid Joumblatt. Kamal Joumblatt, leader pacifiste, luttant pour la démocratie, le socialisme à visage humain et un Liban laïc, marque encore les mémoires. Kamal Joumblatt ne se destinait pas à la politique. La mort de son cousin Hikmat le désigne naturellement comme successeur, représentant de la famille. Ensuite, l’Inde a toujours fasciné un jeune homme plus enclin à méditer qu’à gouverner : il s’y est rendu à 26 ans : une des photos le montre en train de labourer. De son passage au ministère de l’Agriculture et des Affaires sociales, en 1947, à l’insurrection violente de 1958, Kamal Joumblatt affirme son charisme et expose rapidement ses ambitions après la création, en 1949, du PSP (Parti socialiste progressiste) : unité des pays arabes, lutte contre l’oligarchie libanaise pour instaurer une réelle démocratie. De 1958, année du début de la présidence de Fouad Chéhab, soutenu par Kamal Joumblatt et son parti, à 1969, date des premières émeutes avec les Palestiniens, l’homme politique druze a été ministre de l’Éducation nationale puis de l’Intérieur, tout en rencontrant inlassablement les différents responsables étrangers afin d’engager un dialogue de paix qu’il favorisait avant tout. Il ne cessera plus de défendre la cause palestinienne et d’admirer la position jordanienne dans le conflit qui dresse les Feyadine contre l’armée israélienne. Dès 1970, le conflit s’annonce et les solutions pacifiques s’enlisent de plus en plus profondément, comme le craignait et le prévoyait Kamal Joumblatt. Celui-ci se rapproche considérablement de l’Union soviétique qui lui remet, en 1970, la médaille de Lénine, pour honorer son travail en faveur de la paix. En effet, le chef druze ne se lasse pas de rencontrer des responsables politiques et religieux de tous bords, mais ne peut échapper à la guerre : en 1976, il passe en revue une partie de l’Armée populaire de libération. Quelques mois plus tard, il sera abattu dans sa voiture, ainsi que deux de ses compagnons.